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LE PASSE (DE LA DIZAINE AU MILLIARD D'ANNEES) AU SERVICE DU PRESENT ET DU FUTUR

Co-Animateurs-Animatrice :

  • Thomas Servais (Evo-Eco-Paléo – UMR 8198 Villeneuve d’Asq)
  • Antoine Souron (PACEA – UMR 5199 Bordeaux)
  • Boris Vanniere (Chrono-Environnement – UMR 6249 Besançon)
  • Charline Giguet (EDYTEM – UMR 5204, Le Bourget du Lac)

 

Nos comportements, réflexions, et actions en tant qu’humains sont guidés et influencés par les histoires et récits du passé. Dans le contexte actuel de défis environnementaux, climatiques, et sociaux sans précédent, notre mémoire du passé n'est pas assez lointaine et pas assez riche des expériences vécues par la nature et les sociétés.

Peut-on concevoir un avenir sans expériences et sans mémoire du passé ? En s’attachant à comprendre les écosystèmes, les interactions complexes entre leurs nombreux constituants, et leurs changements sur des échelles de temps longues (depuis l’origine de la vie jusqu’au présent), les sciences du passé (géologie, paléontologie, écologie, paléoécologie, archéologie, histoire) représentent des sources essentielles pour comprendre le temps passé et ainsi informer le présent et le futur.

Si la mémoire est un trésor à partager, c'est aussi une arme qui peut être manipulée. Les scientifiques, une fois de plus, peuvent faire le lien et créer du sens dans ces expériences passées pour éviter les pièges de l'ignorance face aux risques non assumés dans nos sociétés modernes. L’exploration du passé est également une invitation à développer la curiosité et la modestie au regard d’une compréhension plus nuancée des similarités entre l’humain et le reste du monde vivant en termes d’interactions biologiques.

Notre atelier invite à une réflexion fondamentale mais aussi appliquée sur l'usage du "passé", non seulement d’un point de vue narratif mais également comme outil de la démarche scientifique car il ouvre à des temporalités et des échelles de temps uniques pour appréhender les processus écosystémiques, les boucles de rétroactions qui gouvernent le système Terre, et les interactions sociétés-environnements.

Comment appréhender/documenter au mieux le passé ? Comment maîtriser et décomposer les processus et trajectoires suivant des échelles temporelles différenciées ? Comment combler le fossé entre l'actuel et ses enjeux, et les expériences passées ?

Pour aller plus loin dans cette réflexion, sur la base de vos retours et propositions à venir, nous établirons une liste de questions à débattre autour du thème de "la mémoire des écosystèmes dans la société : comment le passé peut être au service du présent et du futur" lors des prospectives CNRS-INEE 2021. Nous invitons chacun d’entre vous à venir partager votre expérience du "temps*" comme une des grandes questions en écologie et évolution, devant être aujourd'hui mise en avant comme une réponse à la précipitation qui nous guette face au changement global en cours.

*La mythologie grecque identifie 3 temporalités différentes: Chronos incarne le temps qui défile de manière linéaire, il fait écho à des tendances sur le long terme (impossible à percevoir sans étude du passé) ; Aiôn représente le temps qui se répète tel que celui des saisons et à long terme les cycles de Milankovitch par exemple ; Kairos incarne « l’inattendue », c’est-à-dire un basculement avec un "avant" et un “après”, il rappelle les concepts de "tipping points", transitions critiques et d’événements extrêmes qui interviennent avec des fréquences variables souvent hors de portée des observations courantes et seulement accessibles par des reconstructions du passé. Chacune de ces temporalités, nous met d’une manière particulière face au défi de la prédiction.

 

CS INEE : Bruno Maureille, Jean Nicolas Haas

CNRS-INEE : Françoise Gourmelon

 

CONSULTER LES CONTRIBUTIONS https://prospectives21.sciencesconf.org/browse/session?sessionid=63843

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