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DIFFUSION ET PROMOTION DE LA METHODE SCIENTIFIQUE ET DES SCIENCES

 

Co-Animateurs-Animatrice : 

  • Thomas Guillemaud (UMR ISA, INRAE, Nice)
  • Denis Bourguet (UMR CBGP, INRAE, Montpellier)
  • Thomas Durand (ASTEC, Nancy)
  • Marc-André Selosse (ISYEB, MNHN, Paris)

 

Durant les cinq dernières années, la volonté du monde scientifique « d'ouvrir la science » à la société est à l'ordre du jour de nombreuses institutions de recherche, d’agences de financement de projets de recherche et de la commission européenne. Ce souhait d’une science ouverte est partagé par de nombreux acteurs, que ce soit par les chercheurs eux-mêmes, producteurs des connaissances, ou par ceux qui s’en emparent, journalistes, médecins, enseignants, pouvoirs publics et décideurs politiques, commissions d'évaluation des chercheurs et de la recherche, et simples citoyens.

Dernièrement, la crise sanitaire mondiale de la Covid-19 a définitivement démontré l'importance d'une science ouverte, permettant une diffusion rapide et sans entrave des résultats des recherches, et offrant à tous ces acteurs les informations nécessaires pour mieux comprendre et appréhender la situation. La science ouverte doit toutefois rester compatible avec le “temps de la science” (l’évaluation et l’amélioration des articles scientifiques demandent du temps) qui n’est pas toujours compatible avec l’urgence médiatique.

La disponibilité des résultats, des données et des analyses qui les sous-tendent permettent en outre un regard critique sur la qualité des études réalisées par les chercheurs et, par là même, le degré de confiance que tout un chacun peut leur accorder.

Cette ouverture reste limitée (ex : en France, seulement 56% des articles publiés en 2019 sont librement accessibles) car elle est en conflit avec les intérêts des éditeurs des journaux scientifiques qui assurent la publication des résultats de recherche. Une petite fraction sont des éditeurs commerciaux et 4 d'entre eux forment actuellement un oligopole publiant plus de 50% des articles scientifiques, totalisant près de 40% de part de marché et affichant des marges bénéficiaires proches de 40%. Or, les articles publiés par ces éditeurs ne sont pas en accès libre : leur consultation nécessite un abonnement institutionnel ou le paiement en ligne. Une partie des journaux des éditeurs commerciaux publient les articles en libre accès, mais à la condition que les auteurs paient, via leurs institutions, des frais de publication de l'ordre de 2000 à 3000€, ce qui n'est souvent pas possible. Cette situation n'est clairement pas tenable ; des changements majeurs sont amorcés et d'autres sont certainement à venir.

Mais si le processus de la science ouverte autorise l’accès aux résultats de la recherche scientifique à tous, il reste que la difficulté de lecture des écrits publiés, hyperspécialisés et en langue anglaise pour la plupart, limite fortement leur diffusion auprès des non-spécialistes. La médiation scientifique est alors le maillon nécessaire entre le monde de la recherche et la société. Ainsi, parallèlement à l’ouverture des scientifiques sur le monde, de très nombreuses nouvelles initiatives de médiation et diffusion de la culture scientifique fleurissent ces dernières années (chaînes YouTube, blogs scientifiques, ouvrages et articles de vulgarisation, journaux scientifiques vulgarisés…). Des formations au journalisme scientifique ont vu le jour dans la plupart des grandes écoles de journalisme. Les chercheurs eux-mêmes, producteurs de ces connaissances, sont de plus en plus nombreux à s’engager dans des actions à destination du grand public, en vulgarisant leurs résultats. Ils sont aussi de plus en plus soutenus dans leurs actions par leurs institutions et laboratoires, et les commissions d’évaluation apprécient et évaluent l’existence d’un volet médiation scientifique dans les activités des équipes. Les grandes institutions de recherche proposent à la lecture de nombreux communiqués de presse sur leurs sites internet, et multiplient les actions et publications de médiation destinées au grand public (ex : le CNRS avec son journal https://lejournal.cnrs.fr/grand-public, l’INRAE https://www.inrae.fr/apprendre-comprendre, ou encore le magazine de l’INSERM https://www.inserm.fr/information-en-sante/magazine-science-et-sante). La médiation scientifique est ainsi devenue une activité incontournable de la recherche et de l’enseignement supérieur, et est de plus en plus valorisée dans les carrières des chercheurs et les évaluations des équipes, au même titre que les activités de recherche ou d’enseignement.

Les thèmes suivants, non exhaustifs, pourraient être abordés lors de cet atelier :

Quelles actions/initiatives sont mises en œuvre par les institutions pour favoriser une plus grande ouverture des données et des résultats scientifiques ? Comment coupler cette ouverture avec un moindre coût pour les institutions de recherche ? Quels processus et outils doivent être mobilisés pour une “bonne” vulgarisation et d’ailleurs, qu’est-ce qu’une “bonne” vulgarisation ? Quels nouveaux canaux de diffusion imaginer demain ? Comment prendre en compte dans les évaluations (des instituts, des chercheurs), l'implication des chercheurs dans la science ouverte et dans la diffusion/vulgarisation de leurs recherches) ? Comment éviter l’instrumentalisation des scientifiques, de leurs données et de leurs discours ? Comment limiter les rumeurs, déjouer les fake news et favoriser la construction d'un regard critique ?

 

CS INEE : David Giron, Alain Queffelec

CNRS-INEE : Agathe Euzen, Nicolas Teyssandier

 

CONSULTER LES CONTRIBUTIONS : https://prospectives21.sciencesconf.org/browse/session?sessionid=63859

 

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