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L'OBSERVATION A DISTANCE : VERROUS ET ENJEUX

Co-Animateurs

  • Thomas Houet (LETG-UMR 6554, Rennes)
  • Laurent Longuevergne (Géosciences Rennes-UMR 6118)
  • Yan Ropert-Coudert (CEBC-UMR7372, La Rochelle)

 

L'observation à distance repose sur une instrumentation autonome et/ou contrôlée à distance, mais ne nécessitant plus la présence régulière des scientifiques. Cette instrumentation est au cœur de bon nombre de questions scientifiques. La recherche procède en effet souvent d’observations opportunistes et l’instrumentation permet de multiplier notre capacité d’observation, de quantifier des phénomènes biophysiques ou sociaux au-delà de nos 5 sens et à de multiples échelles spatiales et temporelles. Ces nouvelles données, et/ou leur densité, permettent d’envisager le passage d’une caractérisation d’une propriété biophysique, géochimique ou sociale à une caractérisation de processus socio-écologiques, physiques, etc. L’observation à distance favorise également une prise de recul qui est nécessaire pour se détacher de l’objet d’étude ou de la mesure, ainsi qu’une vision holistique, synoptique, objective et intégrative. Aujourd’hui, elle ambitionne de faire bouger les lignes, de soulever de nouveaux questionnements, de revisiter de vieux serpents de mer (le changement d'échelle par exemple) voire de faire évoluer certains paradigmes.

L’observation à distance regroupe ici trois grands types d’approches selon les données / instruments utilisés et pour lesquels le scientifique n’a pas l’obligation d’être présent :

  • L’instrumentation fixe et autonome permettant l’acquisition à haute fréquence de variables bio-physiques ponctuelles (ex. station météorologique, caméra observant une portion de l’espace ou détectant le passage d’animaux…) ;
  • L’instrumentation embarquée sur des vecteurs non-humains (nano satellite, drone aérien ou (sous-marin, ballon, rover ou robot, …) ou vivants (animaux via le bio-logging et la bio-télémétrie);
  • L’instrumentation et l’observation “grand public” (smartphone, instrument connecté, questionnaires, etc.) permettent de démultiplier les capacités d’observation, de capter, densifier, en sus de données physiques, un grand nombre de “points de vue” (perception sociale, subjectivité, relations sociales, jeux d’acteurs...) grâce aux sciences sociales et participatives.

 Si de nombreuses voies connexes seront probablement abordées dans cet atelier, notamment les thèmes en lien avec le “big data” et les moyens de les analyser, le machine learning, les capteurs intelligents et l’intelligence embarquée, la biomimétique et la robotique, la FAIRisation des données, leur exploration ne sera pas poussée à son maximum car elles seront traitées dans d’autres ateliers. On se limitera ici aux thématiques, instruments et/ou variables s’intéressant à l’écologie et à l’environnement (homme inclus), à l’écophysiologie, aux socio-écosystèmes au sens large. Il ne s’agira pas de réaliser un état des lieux de ce qui existe ou de se concentrer uniquement sur les aspects purement techniques liés à l’instrumentation.

L’atelier s’efforcera d’identifier (1) des grandes questions auxquelles nous aimerions répondre en partant de l’hypothèse que l’observation à distance palliera aux données jusqu’alors manquantes et qu’un scientifique rêve d’obtenir (Quelles opportunités scientifiques qui seraient permises par l’observation à distance ? Par exemple, comment se développent les écosystèmes sous la glace de mer ou encore comment mesurer les niveaux d'ensoleillement reçus par chaque feuille d'arbre ?), (2) les verrous inhérents (technologiques, déploiement, autonomie) et (3) et les leviers possibles (Quelles interdisciplinarités sont nécessaires pour lever certains verrous ? Quels couplages des différentes approches d’observations à distance mentionnées plus haut pour quelles problématiques scientifiques ? Quels usages des données permettant une approche plus exhaustive, intégratrice, transverse ?). L’atelier interrogera également la pertinence et les limites de la structuration actuelle de la recherche scientifique (MITI, GdR, UMRs, OSUs, etc.) et des dispositifs d’observation (RZA, OZCAR, RHOM) vis-à-vis de cet enjeu fort qu’est l’observation à distance.

Selon le format que prendra l'atelier et le souhait des participants, les contributions pourront être valorisées, par exemple, dans un numéro spécial d'une revue scientifique à déterminer.

 

CS INEE :

CNRS-INEE : Dominique Joly, Gilles Pinay

 

CONSULTER LES CONTRIBUTIONS : https://prospectives21.sciencesconf.org/browse/session?sessionid=63854

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