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POLLUTIONS ET ECOSYSTEMES

Co-Animatrices :

• Clémentine Fritsch (Chronoenvironnement-UMR6249, Besançon)
• Aurélie Cébron (LIEC-UMR7360, Nancy)
• Ika Paul Pont (LEMAR-UMR6539, Brest)
• Pierre Labadie (EPOC-UMR5805, Talence)
  

Les changements globaux d’origine anthropique exercent une pression de plus en plus forte sur nos écosystèmes terrestres et aquatiques. On voit ainsi l’émergence de « nouveaux » contaminants générant de nouveaux risques, alors que certains contaminants plus « historiques » font l’objet d’approches renouvelées qui mettent en évidence la complexité des interactions écosystémiques. L’implémentation de nouvelles stratégies holistiques et transdisciplinaires permettant de procéder à des transferts d’échelles sont indispensables à la compréhension de la résilience de nos écosystèmes. Au sein du large panel de questions émergentes et de nouveaux enjeux, 4 thèmes majeurs ont été identifiés pour animer les échanges au sein de cet atelier :

• Bien que largement associé à la santé humaine, des réflexions sont en cours sur l’intégration du concept d’exposome pour la biocénose, tout droit dans le sillage du concept de “One Health” qui décrit l’interdépendance entre la santé humaine, animale et environnementale. Ces concepts sont essentiels pour appréhender la réponse des organismes face aux stress multiples (e.g. changements globaux, contaminants, maladies) ainsi que les répercussions inter-espèces et écosystémiques qui en découlent. Afin de lever les barrières interdisciplinaires et les verrous méthodologiques concernant la mesure de l’exposome, des pistes de réflexion visent à renforcer le couplage entre observation in situ, expérimentation et modélisation en impliquant des approches à différentes échelles spatiales et temporelles. 
• Les changements globaux induisent des modifications de la biodiversité bouleversant les interactions entre espèces et les réseaux trophiques et les mécanismes pouvant favoriser l’émergence d’espèces nuisibles (pathogènes, d’espèces invasives, de microorganismes résistants aux biocides, de virus) ou au contraire une biodiversité originale encore inexplorée pouvant être intéressante dans les dimensions de bioremédiation, biotechnologie ou biomédicale. En considérant les organismes comme des holobiontes, les approches en écotoxicologie microbienne basées sur les traits d’effet et de réponse au niveau des communautés et les changements de trajectoire des diverses communautés d’organismes sont intéressantes en écotoxicologie pour passer de l’individu aux communautés et ainsi identifier les facteurs de forçage affectant les écosystèmes.
• Les écosystèmes ne sont pas indépendants mais connectés entre eux (concept de méta-écosystème) par des flux spatiaux d’énergie, de matière, d’organismes et de contaminants. Les changements globaux impliquent d’étendre l’étude des processus d’échanges entre les milieux (sol-eau-atmosphère) et dans des conditions climatiques en évolution, pour comprendre et prédire leurs effets sur la dynamique des contaminants et le transfert de microorganismes. Pour l’évaluation des risques et des réponses des écosystèmes aux perturbations, le développement de bioindicateurs communs trans-écosystèmes, visant à évaluer les flux de contaminants et les connexions inter- et trans-écosystèmes, représente probablement une piste prometteuse pour les observations sur le long-terme.
• Les interactions entre sciences et la société bien que très plébiscitées restent trop peu développées en écotoxicologie. Elles concernent des solutions de remédiation des écosystèmes basées sur un meilleur transfert des connaissances vers la société civile (décisionnaires, industriels, grand public) associé au développement de l’ingénierie écologique, et des actions de médiation scientifique et sciences participatives. Toutefois, le rôle que joue la société sur les avancées scientifiques reste souvent méconnu ou sous-évalué. Perception du risque, comportements individuels et collectifs, évolution des réglementations, intégration du socio-écosystème; pour mieux comprendre les enjeux sous-jacents à la préservation de nos environnements et l’émergence de solutions, l’apport des sciences humaines et sociales et leur couplage avec l’écotoxicologie sera au centre des réflexions.

Quels sont les freins pour le développement de ces thématiques ? Quels paradigmes doivent être renouvelés pour enrichir la réflexion sur les réponses des écosystèmes aux perturbations ? Ces nouvelles problématiques nous obligent à revoir à la fois les outils d'analyses et les proxys d'impact sur les écosystèmes.

CS INEE : Soizic Prado, Camille Larue

CNRS-INEE : Stéphane Blanc, Gilles Pinay

 CONSULTER LES CONTRIBUTIONS https://prospectives21.sciencesconf.org/browse/session?sessionid=63848