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MICRO- ET MACROEVOLUTION : COMMENT L'UNE PEUT ECLAIRER L'AUTRE ?

 

Co-Animateurs-Animatrice :

  •  Sylvain Glemin (ECOBIO, UMR 6553, Rennes)
  • Jonathan Rolland (EDB, UMR 5174, Toulouse)
  • Bert Van Bocxlaer (EEP, UMR 8198, Lille)

 

Les processus macroévolutifs de spéciation, d’extinction, et d’évolution des traits des espèces reposent sur des mécanismes microévolutifs à l’échelle populationnelle, à la fois génétiques et démographiques, dans un contexte écologique donné : dynamique de l’adaptation, isolement reproducteur, dispersion, expansion ou réduction des populations, coexistence ou exclusion d’espèces. Réciproquement, les dynamiques macro-évolutives conditionnent les dynamiques écologiques et évolutives actuelles, par exemple en déterminant le pool régional d’espèces ainsi que leurs traits, ou encore en modifiant les conditions environnementales via la création de nouvelles opportunités écologiques ou la modification des niches existantes.

         Les deux échelles micro- et macroévolutive ont longtemps été étudiées par des approches différentes : la macroévolution s’appuie sur des méthodes comparatives et des analyses de diversification, à partir de bases de données sur un très grands nombres d’espèces actuelles ou fossiles, avec peu de détail des mécanismes opérant au sein de chaque espèce ; la microévolution s’appuie sur des analyses fines et approfondies à partir de suivis de terrain, de larges échantillonnages intra-spécifiques, ou encore d’expérimentations, mais seulement sur une ou quelques espèces. La formalisation de ces deux approches fait aussi appel à des corpus théoriques et à des outils différents : modèles de diversification et d’évolution des phénotypes à l’échelle des lignées d’espèces vs génétique et dynamique des populations.

         Cet atelier vise à réfléchir aux interactions entre ces deux échelles d’étude, de façon à faire émerger une vision plus intégrée des processus évolutifs pour une meilleure compréhension des patrons de biodiversité. Le défi est à la fois conceptuel et pratique. Comment intégrer les différentes échelles temporelles ? Par exemple, peut-on obtenir des prédictions théoriques à l’échelle macroévolutive à partir de modèles micro-évolutifs ? Ces prédictions collent-elles aux données macroévolutives ? Quels sont les processus microévolutifs qui laissent un signal à l’échelle macroévolutive ? Les paramètres que l’on peut estimer à l’échelle macroévolutive (ex vitesse d’évolution des niches) sont-ils utiles pour prédire la microévolution (ex capacités d’adaptation des espèces) ? Comment prendre en compte les rétroactions des patrons émergents sur les processus élémentaires, le tout dans un cadre historique et phylogénétique ? D’un point de vue pratique, peut-on « passer à l’échelle » dans l’étude des mécanismes micro-évolutifs ? Par exemple des approches micro-évolutives comparatives à grande échelle ? Ceci ne pourra sans doute passer que par des efforts collaboratifs importants. En parallèle du développement croissant des bases de données de plus en plus standardisées permettant les analyses comparatives à grande échelle, une meilleure standardisation des études empiriques pourrait aussi être une voie à suivre.

 

Vos propositions de contribution à tous et toutes sont les bienvenues et même vivement recommandées.

 

CS INEE : Frédérique Viard, Geneviève Prévost

CNRS-INEE : Dominique Joly

 

CONSULTER LES CONTRIBUTIONS https://prospectives21.sciencesconf.org/browse/session?sessionid=63853

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